Des racines et les ailes de notre foi

Depuis de nombreuses années, nous constatons un environnement qui change fortement, un monde qui bouge à grande vitesse. Sollicités de toutes parts, nous disposons aujourd’hui de peu de temps pour réfléchir, pour nous poser les bonnes questions, pour penser à notre vie, à nos valeurs et élaborer un projet de vie comme chrétien.

Nous avons proposé début 2013, en réunion pastorale à Genappe, de créer un groupe de réflexion composé de volontaires issus de toutes les générations pour réfléchir ensemble au sens de notre vie individuelle mais aussi collective, au sein de notre église.

En voici la composition : Catherine et Jean Auquier, Amélie et Jonathan Blond, Etienne Dereeper, Rachel et Kevin Huart, Victoria et Laurent Jacquemin, Eric Marega, Gisèle et Olivier Nicodème, Aurélien Orban, Guy Tapernoux et Gabrielle et Quentin Wawrzyniak.

Dès la première rencontre en mars 2013, voici les thèmes de réflexion principaux qui furent identifiés :

  • Quelles sont nos valeurs et nos références ;
  • Qu’est-ce qui est important dans la vie, pour moi, pour mon couple, pour ma famille ;
  • Qu’est-ce qu’être chrétien aujourd’hui ;
  • Quelles sont les applications pratiques, au quotidien, des valeurs de l’Evangile ;
  • Comment répondre à l’amour de Dieu, au désir du Seigneur ;
  • Quelle mission et quelle vision pour la communauté chrétienne ;
  • Comment répondre aux attentes de chacun, aux questions sociétales contemporaines ainsi qu’aux grands sujets d’actualité.

Il n’est pas meilleure illustration de l’universalité de cette réflexion que la courbe du changement ou courbe du deuil décrite par Elisabeth Kübler-Ross. S’appliquant autant aux changements qui interviennent dans la vie d’individus qu’à ceux qui surviennent dans des systèmes complexes, cette courbe décrit le cheminement suivant : lorsque le système est à maturité, tout changement entraine une inversion de la courbe vers une phase de nostalgie et, si rien n’est entrepris, vers une polarisation, c’est-à-dire la formation de deux clans : les partisans du changement et les partisans du retour à l’origine. Si aucune initiative n’est entreprise, à moyen terme le mouvement disparait.

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Ce processus est tout-à-fait applicable au mouvement des églises de la veille Europe aujourd’hui : hier, l’identité était claire, l’uniformité imposée ; aujourd’hui c’est la crise d’identité, la défection du rassemblement, l’absence de projets et la peur du changement. Généralement, notre attitude face aux changements est pilotée par trois états d’esprit successifs : la résistance – « on ne change pas la vérité ! », qui produit la défense – « n’a-t-on pas bien agi avant ? », pour aboutir à la peur – « qu’est-ce que cela va donner ? ».

Or, ce que nous oublions, c’est que le changement est un principe biblique : changer veut dire renouveler ; renouveler notre compréhension.

« Soyez transformés par le renouvellement de votre entendement, pour que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite. » (Romains 12.2)

Pour inverser la courbe descendante, il faut donc faire une analyse circonstanciée (phase d’exploration) pour aboutir à une identité bien définie, regarder devant et avoir une image claire de ce que Dieu veut faire de nous et à travers nous et s’y engager.

Les fondements de notre foi

Comment s’interroger sur soi-même sans savoir qui l’on est ?

Comment savoir qui l’on est sans identifier ses propres priorités, ses propres valeurs ?

Ces questions, nous les avons abordées de façon constructive et collective, en nous basant sur la Parole de Dieu.

D’emblée, il nous est apparu comme primordial de repartir de nos fondamentaux et de les réétudier pour renouveler la définition de notre identité, d’abord, avant d’envisager de redéfinir notre mission et notre vision, ensuite.

Ces fondamentaux, quels sont-ils ? Ce sont ceux de notre foi. Ils sont bien connus et pourtant, quelle richesse de les parcourir encore comme un chemin vers notre espérance éternelle…

Les voici :

  • Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit : Il est, et Il se révèle de tout temps, par sa Parole et par sa Création.
  • L’amour de Dieu, qui a été jusqu’à donner son Fils unique pour notre salut.
  • L’homme et la condition humaine, créé à l’image de Dieu, de la perdition du péché à la gloire.
  • La foi, l’attitude de l’homme devant Dieu, croyant et mettant sa confiance en Lui.
  • La grâce, l’attitude de Dieu vis-à-vis de l’homme, lui pardonnant.
  • La croix, l’expression démonstratrice que Dieu aime le pécheur.
  • Le salut, le don de Dieu.
  • L’affranchissement, la délivrance qui nous est offerte.
  • La prière, le moyen de communication directe avec Dieu.
  • L’espérance en la vie éternelle, notre destinée.

Ces fondamentaux, nous les faisons nôtres et nous les partageons, car ils nous unissent au sein de l’assemblée, que ce soit dans son sens le plus large, l’Eglise universelle, ou dans la manifestation qui nous en est la plus proche, notre assemblée locale de Genappe.

Ces différents sujets ont été présentés régulièrement le dimanche à Genappe, lors de réunions de restitution par les différents membres du groupe avec le support des nouveaux moyens informatiques et sont repris dans un document que nous avons intitulé :

« Des racines et les ailes de notre foi ».

Actions après la réflexion

A l’heure actuelle, différentes mesures sont prises pour développer de nouveaux outils (création d’un site WEB, réseaux sociaux…) afin d’améliorer la communication et partager davantage avec d’autres groupes chrétiens.

Une autre réflexion est menée par le groupe pour maintenir, voire renforcer, la qualité des réunions d’enseignement en impliquant davantage les jeunes et en proposant d’organiser des réunions suivies à thème et programmées, des réunions « retour d’expérience » (témoignages vécus) ou bilans d’actions concrètes (ex. : activités du CBN).

Un nouveau groupe de travail a pour vocation de réfléchir à la manière d’optimiser le support des membres de Genappe aux actions sociales menées déjà par certains frères et sœurs, sans se substituer à leur travail bien précieux et efficace (distributions de bons d’achats et de vêtements, contacts avec le CBN, nos frères et sœurs baptistes, les églises du Brabant Wallon…)

Quant aux grands sujets d’actualité et aux questions sociétales contemporaines, nous insistons sur l’importance de la tolérance, de la liberté d’expression et du respect des opinions de chacun. Nos repères se situent au niveau des fondamentaux établis lors de nos réunions. Ce ne sont pas des règles : ce n’est pas oui ou non : tout se trouve dans la nuance et dans l’esprit de cette citation de saint Augustin :

« Dans les choses essentielles : l’unité, dans les choses secondaires : la liberté, en toutes choses : l’amour ».

« Or il y a diversité de dons de grâce mais le même Esprit : il y a diversité de services, et le même Seigneur ; il y a diversité d’opérations mais le même Dieu qui opère en tous. » (1 Corinthiens 12.4-6)

Conclusions

Nous affirmons donc, d’un commun accord que tout, dans nos réflexions et propositions, s’inscrit dans un processus infiniment plus grand que de simples vues humaines : le dessein même de Dieu, dont l’Evangile nous parle. C’est un amour (agape) sans borne, insoupçonné qui veut le bonheur et la vie de sa création, initié voici deux mille ans en Palestine. C’est la toile de fond de notre vision. C’est un don, un cadeau. C’est de l’ordre de la grâce reçue par la foi. Dès l’instant où notre petite église chrétienne de Genappe sera intimement convaincue de ce constat, nous nous prendrons davantage en mains, nous réfléchirons, prierons et agirons (ensemble, dans le respect de chacun).

Longtemps, nous avons pensé que c’était aux autres de faire l’effort de venir vers nous. Aujourd’hui, établir un contact, une relation sera davantage : « allez vers ». Passer de « faire pour » à « être avec » et « partir à la rencontre de ».

Puisse cette pluralité de formes et de pensées autour d’un fondement unique, se révéler enrichissante dans la charité, bénéfique à notre mission d’église, et nous donner :

« Des racines et les ailes de notre foi »

Gisèle Nicodème